Sondage de la base et tour des districts : une somme de rencontres fertiles en informations
Les salles des maîtres, dans lesquelles arrivent, lors des pauses, des enseignants aux états d’esprit fort divers, sont des baromètres précieux dont il faudrait pouvoir relever toutes les données. Elles sont souvent l’exutoire par lequel s’évacuent les soucis quotidiens. Incapable de les visiter toutes, je me suis rabattu sur un pèlerinage à travers nos districts en visitant les comités. Parfois très élargis, ceux-ci m’ont apporté des avis fort divers et toujours intéressants. A mi-parcours de ce rallye du Valais dans le quotidien de nos écoles, je me permets un premier bilan des préoccupations qui hantent aujourd’hui la pratique de notre profession.
Sur le plan pédagogique tout d’abord, le souci de bien faire son travail est manifeste. Il passe par des demandes touchant à la formation continue ou à l’organisation générale :
La gestion des élèves différents, présents dans nos classes par la pratique de l’intégration, est un sujet qui préoccupe les collègues qui se sentent souvent désarmés pour affronter les difficultés inhérentes à ce choix pédagogique.
La formation complémentaire destinée aux maîtresses enfantines pour leur permettre de travailler dans le monde du primaire est réclamée par de nombreuses enseignantes prêtes à s’investir pour décloisonner le début de la scolarité.
La gestion des remplacements s’apparente trop souvent à un parcours du combattant en raison de la mise à jour très lacunaire des listes de remplaçants.
Les nombreuses rencontres liées aux diverses collaborations nécessitent une réorganisation du temps de travail et une vision moins individuelle de notre mission éducative.
Sur le plan matériel ensuite, une grogne latente fait rapidement surface lorsque le débat porte sur les conditions salariales :
Une revalorisation de la profession est appelée des vœux de nombreux collègues qui oeuvrent depuis longtemps et dont l’expérience mériterait plus de reconnaissance.
Les mesures d’accompagnements promises lors de l’élévation de l’âge de la retraite sont attendues avec beaucoup d’impatience par les enseignants plus que largement quinquagénaires.
Les jeunes enseignants pénalisés depuis leur engagement par l’instauration de paliers d’attente n’acceptent plus de traîner ce handicap qui, mois après mois, ampute leur salaire d’une manière aujourd’hui indéfendable.
La gestion du personnel dans certaines communes, directions d’école ou commissions scolaires causent des soucis inutiles à des enseignants déjà bien assez sollicités par les difficultés rencontrées dans leur pratique quotidienne et qui attendent plus de soutien que de critiques.
A ces avis, glanés lors des premières rencontres de district toujours très cordiales, viendront s’ajouter ceux, collectés lors de la deuxième tranche de ces rendez-vous informels. Ils seront précieux pour le comité cantonal qui, nanti de ces informations, pourra étayer ses requêtes lors de prochaines rencontres avec le DECS ou la HEP.
Didier Jacquier