SE (RE)VOIR, S’ÉCOUTER, ÉCHANGER ET ORGANISER
Ces moments d’échanges sont à nouveau vécus depuis la coupure de Carnaval. Ils permettent de recevoir directement l’information de la part de la direction ( de l’adjoint·e ) et, souhaitons-le, d’avoir des interactions. Les contraintes techniques des visioconférences sont oubliées. La participation aux discussions de l’ensemble des collègues comme acteurs et actrices d’une équipe pédagogique d’école est à nouveau possible. Fini les ouvertures et les fermetures des micros - des caméras. Les expressions du visage, non dissimulées par les masques, les postures corporelles ainsi que le langage non verbal participent également aux débats d’idées.
Dans la phase d’organisation de la prochaine année scolaire, le mois de mars constitue une période « cruciale ». Le Service de l’enseignement a en effet confirmé les attributions ( nombre de classes, périodes, cours AC & M … ) aux directions. Ces dernières, dans leur rôle de RH de proximité, doivent faire coordonner au mieux les désidératas des enseignant·es au bénéfice d’un contrat à durée indéterminée avec les dotations de l’école. Des ajustements à la hausse ou à la baisse sont parfois demandés, concédés ou imposés. Ces variations doivent s’effectuer après échanges, discussions et argumentations de la part des différentes parties prenantes. La création d’un duo pédagogique ou la modification des pourcentages relèvent d’un enjeu stratégique pour la gestion et l’ambiance de travail dans le centre.
Pour les collègues engagé·es pour l’année scolaire 2021-2022, le contrat de travail à durée déterminée prendra fin avec la coupure estivale. Sans poste ou période à disposition dans le centre, elles et ils devront postuler dans une autre école. Différentes variations du taux d’activités de collègues en CDI peuvent engendrer des perspectives de travail dans le même bâtiment, dans un autre ou dans une commune partenaire. Plusieurs modifications du taux d’activité sont prévues par les lois et les ordonnances 1. Ces variations peuvent libérer des périodes qui pourraient les intéresser. Elles peuvent concerner les futur·es retraité·es, les jeunes parents, les années sabbatiques ou une demande de changement de taux d’activité.
Pour le niveau primaire, la directive qui impose un temps de travail minimum dans les duos ( sauf cas particulier ) ajoute une contrainte aux directions. Certaines s’en passeraient volontiers. Une flexibilité dans l’application permettrait d’avoir une marge de manœuvre nécessaire pour gérer les périodes qui nécessitent des personnes formées pour les études dirigées, les périodes de soutien permanent/non permanent, pour élèves allophones …
Pour les spécialistes AC & M, le nombre de cours attribués à l’école et la possibilité donnée aux directions d’octroyer ces leçons à des généralistes rendent incertain leur taux d’activité pour la prochaine année. Dans ces conditions fluctuantes, ces collègues recherchent d’autres engagements au cas où une baisse se confirmerait.
Pour le cycle d’orientation, les variations sont régulières dans les dotations horaires en fonctions des effectifs voire des organisations défendues auprès du SE. Les désidératas variés et flexibles en fonctions des branches d’enseignement permettent en général aux directions de « jongler » et ainsi d’éviter des diminutions non souhaitées. Cependant cela ne se vérifie pas forcément. Dans toutes les structures scolaires, les baisses d’effectifs, même moindres, peuvent avoir des répercussions importantes sur les taux d’activité. Il n’est pas rare que des enseignant·es perdent des heures malgré plusieurs années d’expérience. La disparition d’une ou plusieurs classes peut impacter de nombreux enseignant·es en raison de la distribution par branche. La perte d’heures ne peut, sauf dans de rares cas, être compensée par des engagements dans une autre école, surtout s’il ne s’agit que de quelques périodes. Cela s’explique notamment par une grille horaire qui n’offre pas suffisamment de flexibilité. À cela s’ajoute parfois le flou autour du choix des « perdant·es ». Une extrême transparence est donc nécessaire lors des attributions des heures et de l’organisation des années futures afin d’éviter les conflits et tensions au sein des centres.
Pour les enseignant·es spécialisé·es, les attributions sont étroitement liées au nombre d’élèves suivi·es et aux dotations attribuées par le SE-OES. Les situations d’élèves, gérées lors des séances de guichet unique ( en attente d’un bilan, au bénéfice d’un diagnostic, en attente d’une prise en charge ), peuvent grandement influencer les dotations individuelles.
Ces multiples facteurs complexifient l’équation dans les centres scolaires : Effectifs d’élèves / Attribution de classes et périodes / personnel à disposition / taux d’activité souhaité / …
Pour tous ces réglages internes à l’école, la direction, comme autorité de désignation et responsable de l’organisation locale, est LA responsable RH de proximité. En présence de difficultés qui peuvent avoir de fortes incidences sur l’employabilité d’enseignant·es, recourir au SE pour une réévaluation des attributions est possible. Le département, comme autorité d’engagement, est l’organe qui a le dernier mot. Pour les situations particulières, une analyse individuelle est souvent nécessaire. Le mois d’avril permet encore de faire des adaptations ou des ajustements 2. Tout·e enseignant·e se retrouvant face à une perte, non souhaitée, importante d’heures, voire même la totalité, doit faire appel au service de l’enseignement ou via son association professionnelle afin de trouver une solution de réengagement.
La SPVal et l’AVECO relèvent que dans la population, la profession d’enseignant·e est souvent considérée comme une profession garantie, stable, sans variation. Ces idées reçues peuvent être contrées par les exemples des différentes dotations autres que celles du 100 %. Une diminution dans une école ou un changement de degrés peuvent entrainer une baisse du taux d’activité non négligeable.
1 Mémo : différents Mémos sont disponibles sur l’ENT et reprennent les informations notamment dans LPSO Art.63, 66 – LTSO Art.12 à 13c – OPSO Art.15a, 15b, 26a – OTSO Art.20, 23a, 27, 29, 29a
2 Rappel : le délai légal maximum est fixé au 1er mai pour une démission, une annonce de départ à la retraite, une demande d’année sabbatique et un licenciement.