Santé des enseignants, de l’enquête à la remédiation...

En explorant différentes pistes pour mettre en œuvre une enquête, nous avons découvert que de nombreux travaux avaient déjà été réalisés sur le sujet. Le dernier en date, terminé en 2005, a retenu toute notre attention. Il s’agit d’un travail accompli sous mandat de la commission romande EduPro (commission éducation et promotion de la santé de la CIIP). Cette enquête, conduite dans le cadre d’un travail de diplôme d’études postgrades à la HES SO, a été menée par Mme Mary-Claude Faessler et M. Fabien Moulin. Nous avons rencontré M. Moulin, qui travaille en Valais, pour qu’il nous présente le résultat de ses recherches. Intitulé "Santé et bien être des enseignants en Suisse romande : analyse de la situation et propositions de mesures de promotion de la santé" ce travail extrêmement fouillé contient une foule de données utiles à l’amélioration de nos conditions de travail.

L’enquête présentée ici, c’est l’une de ses grandes qualités, reprend et analyse 10 enquêtes précédemment réalisées sur le même sujet. La mise en perspective des différents résultats démontre qu’ils vont tous plus ou moins dans le même sens. Ce premier bilan nous a poussés à nous interroger sur l’utilité d’une nouvelle recherche mandatée par la SPVal. Nous avons jugé préférable de nous inspirer des différents constats déjà dégagés pour tirer des conclusions utiles à nos négociations avec notre employeur. La démarche choisie dans le travail analysé (recherche des causes mettant en péril la santé, analyse des conséquences et propositions de remédiations) constitue un processus complet qui légitime les demandes que nous pouvons formuler. Une question se pose cependant : quelles sont les suites concrètes qui découlent de ces enquêtes ? Les incidences financières des différentes améliorations proposées constituent certainement un frein à leur mise en œuvre. Il est cependant capital de constater qu’une économie réalisée au détriment de la santé des enseignants représente des coûts importants supportés par la collectivité (absentéisme, burnout, frais médicaux, baisse de la qualité du travail). Il ne s’agit plus d’économie mais de transfert de charges entre différents budgets.

Au moment où le DECS, en partenariat avec les associations, est en train de retravailler la législation qui régit le statut de l’enseignant, l’exploitation de cette enquête tombe à point nommé. Le comité de la SPVal a inséré certaines recommandations de cette étude dans le catalogue des mesures qu’il aimerait voir apparaître dans le statut. L’espace manque pour toutes les énumérer ici ; nous en évoquons les grandes lignes : diminution du temps de présence à l’élève, définition claire de la hiérarchie et du rôle de chaque échelon, revalorisation salariale, utilisation du coaching et de l’intervision, réorganisation de la formation continue, prise en compte des élèves particuliers dans le calcul des effectifs de classes… Des aspects plutôt liés à la formation de base sont également contenus dans cette enquête, il est donc important que les formateurs de la HEP en prennent connaissance. La SPVal jouera donc au facteur pour que cet important travail réalisé sur le thème de la santé des enseignants passe du tiroir poussiéreux à la caresse optique des décideurs du DECS et des responsables de la HEP. Les lecteurs intéressés trouveront les 136 pages de ce travail en format PDF sur le site spval.ch.

Didier Jacquier

Président SPVal