Résonateur

Les employés de la Poste sont de formidables devins. L’Educateur et Résonances arrivent comme par magie dans un nombre ciblé de boîtes aux lettres. D’où viennent-elles ces revues qui nous parlent obstinément d’école ? Commençons par les points communs qui peuvent semer le trouble dans les esprits.

Ces deux publications osent l’imperméable revêtement d’un film plastique qui les met à l’abri des intempéries et des lecteurs paresseux. Il convient donc de les dévêtir avant d’en respirer le parfum éditorial. Bien que de grande valeur, ces deux cahiers pédagogiques semblent gratuits. Aucun bulletin de versement ou facture n’ose s’insérer entre les feuillets. Financées à la source salariale, les pages se vendent sans trébuchantes espèces. Un dernier parallèle plus fugace réjouira les enseignantes, Nadia et Nicole tiennent les rênes rédactionnelles dans leurs paumes féminines.

Après les similitudes, attachons-nous à la description des différences. Familières aux syndiqués de longue date, les caractéristiques de chaque revue méritent un bref descriptif qui dissipera de potentielles confusions chez les plus distraits.

Résonances, publication valaisanne, et organe officiel du DFS publie ses articles sous la bienveillante autorité de l’employeur. Les positions syndicales en sont dès lors logiquement absentes.

L’Educateur, porte la parole du SER sur l’ensemble des terres romandes, présente une vision élargie des conditions de travail et des soucis des employés. Il ouvre une fenêtre sur d’autres réalités que celles marquées du sceau des treize étoiles.

Complémentaires et unies dans la qualité rédactionnelle, ces deux publications ouvrent leurs colonnes aux plumes occasionnelles. Il convient donc de profiter plus souvent de ces tribunes pour ouvrir un débat ou pousser un coup de gueule qui résonnera de la cour de récréation à l’antichambre du pouvoir politique.

Il convient de beaucoup lire pour ne retenir que peu de choses. Nous sommes ainsi faits, plus proches du panier d’osier que du bac de rétention en inox. Il est cependant des paragraphes trouvés ici ou là qui nous nourrissent ou nous interpellent. La lecture du numéro d’avril 2015 de Résonances nous offre une plongée dans la vision professionnelle d’un panel panaché de personnalités. Le lecteur en sort ragaillardi et motivé pour enfiler le bleu de travail. Cela mérite d’être mentionné ici. Sans mélanger les genres et ajouter encore à la confusion des titres, gageons que la lecture du dernier numéro de l’Educateur aura produit des effets semblables en jouant avec la complémentarité.

Avançons un souhait avant de conclure. Vous qui êtes arrivés jusqu’ici, le vœu suivant vous concerne peu, vous composez le cercle des lecteurs fidèles. Avant de prochainement céder la plume à mon successeur, j’ose espérer une soudaine faim de lecture qui pousse un maximum de collègues à déchirer les pochettes protectrices des revues comme on ouvre avec gourmandise l’emballage des meilleurs chocolats. On cessera ainsi de confondre le Lindt et le Cailler, Résonances et l’Educateur et avant de finir au recyclage, les pages auront trotté dans les esprits, ouvert des perspectives et avivé les envies.

Didier Jacquier

Président SPVal