Loi sur le statut : des réponses à presque toutes les questions ?
Mettons les choses à plat dès le départ, il ne s’agit pas de travailler dans la précipitation ou de créer la confusion avec d’autres chantiers en cours, comme celui du nouveau CO par exemple. Il faut également être cohérent : la demande des associations de traiter en parallèle les statuts matériel et juridique, acceptée par le Chef de département à notre assemblée de Bruson, exige du temps, de la réflexion et nécessite des négociations entre les différents services de l’Etat. Ce préambule m’amène à conclure qui vaut mieux avancer lentement et prendre en compte tous les aspects touchés par ces dispositions légales car les textes qui seront votés influenceront durablement la vie de tous les acteurs de l’école valaisanne.
Cette lente progression des travaux demande aux représentants des différentes associations de la patience, certes, mais aussi de la mémoire. De multiples interventions ou questions reçoivent ou ont reçu la même réponse : "Cet élément devra être traité dans le statut." Comme l’encre la plus pâle vaut souvent mieux que la meilleure mémoire, je note consciencieusement ces questions, parfois dégagées en corner, pour chercher les réponses dans le texte qui sera soumis à consultation.
Prévue pour l’automne, cette consultation aura probablement lieu au début 2009. J’ai insisté auprès du Chef de département pour que le temps alloué à cette procédure nous permette de consulter la base par l’intermédiaire des comités de districts. Chaque centre scolaire devra se pencher sur ces articles et mettre le doigt sur les formulations qui ne répondent pas à nos attentes. La commission des intérêts matériels donnera également son avis. Le comité cantonal assurera la synthèse. L’enjeu est de taille car les professionnels qui vont quotidiennement au front doivent être entendus. L’assemblée des délégués d’automne ne traitera donc pas de la synthèse de la consultation ; son rôle sera de dégager des lignes de force à travers lesquelles nous pourrons envisager des améliorations à nos conditions de travail. Identification claire de l’employeur, détermination de l’autorité de nomination, clarification des missions définies dans les champs d’activité du cahier des charges, définition de l’autorité pédagogique, périodes hebdomadaires de temps de présence aux élèves, revalorisation salariale, statut des remplaçants, organisation de la formation continue, responsabilités dans la mission éducative, partenariat avec les associations, cette liste non exhaustive vous prouve que le menu de la rencontre sera copieux. Il ne devra pas se contenter de recettes connues et éprouvées mais également prendre en compte les nouveautés qui arrivent de plus en plus près des préaux de nos écoles.
La révision de ces dispositions légales concernera toute l’organisation scolaire obligatoire et post-obligatoire de notre canton. Il sera donc nécessaire de travailler en collaboration avec les autres associations d’enseignants de manière à promouvoir une vision verticale de la mission éducative. Ce regard élargi devra faire comprendre à un maximum de personnes que la formation ne commence ni au CO, ni au collège, mais à l’école enfantine. Cette responsabilité partagée devrait conduire à un rééquilibrage des conditions de travail et à une juste reconnaissance de toutes les compétences investies au long du parcours de formation offert à la jeunesse valaisanne.
Didier Jacquier
Président de la SPVal