L’UDI a largement dépassé le stade de l’argumentation. Que la fonction publique valaisanne soit la moins coûteuse de Suisse ne l’intéresse pas. Que la fonction publique se soit montrée responsable et solidaire durant les années difficiles pour les finances cantonales ne l’intéresse guère plus. On comprend bien ce raisonnement qui conduit à ce que moins de fonctionnaires, de policiers et d’enseignants, c’est moins d’impôts pour tous. C’est hélas moins de qualité dans les services et les écoles, moins de sécurité. La suite est logique et démontrée avec des équations simples du genre : la qualité de l’école publique baisse, les écoles privées gagnent en clientèle. Moins de police publique, plus de services de sécurité privés. L’entretien des routes par les services de l’Etat ne donne pas satisfaction, c’est du travail pour les entreprises privées. On appelle cela la libéralisation. Elle produit des richesses pour quelques-uns, de la précarité pour le plus grand nombre. C’est connu et démontré.
Autre élément, plus subtil, qui gêne l’UDI. Un employeur comme l’Etat, qualifié trop souvent de généreux et social, incite les salariés du privé à en demander aussi un peu plus. C’est gênant pour les indépendants, car le statut de la fonction publique pourrait susciter des envies.
Que les patrons des petites et moyennes entreprises créent de l’emploi et de la richesse, souvent en prenant des risques, est à leur honneur. Que leurs représentants s’attaquent continuellement à la fonction publique ne les sert pas. Ni leurs employés d’ailleurs, qui sont des salariés, au même titre que les fonctionnaires et enseignants.
Quant à l’Etat, en assumant sa part de responsabilité dans l’assainissement des caisses de pension, il assume son rôle de partenaire social. Ce devrait être le but de tout patron, privé ou public.
Jean-Claude Savoy, Président de la SPVal Laurent Emery, Président de l’AVECO Marcel Bayard, Président de l’AVPES Marc-André Germanier, président de l’AVEP