Parlant de la qualité de l’école valaisanne, l’engagement des enseignants, leur motivation, leur éthique et leur sens du devoir en sont sans aucun doute l’un des atouts essentiels. En retour, il serait peut-être bon que l’autorité, qui vante justement cette qualité, lâche un peu de lest. On en est loin :
Les normes administratives, qui avaient amené à des fermetures de classes, n’ont toujours pas été assouplies, malgré la baisse des effectifs.
Les salaires stagnent depuis longtemps. Aborder le sujet avec le DECS relève du tabou.
L’assainissement des caisses de pension ne fait que des mécontents. Il faudra travailler plus longtemps et on ne voit toujours rien venir du côté des mesures d’accompagnement demandées. D’après certains « bruits », l’idée d’une retraite à 63 ans pourrait revenir et nous devrions encore accepter des baisses de prestations. La commission Ursprung, qui prépare la 2ème lecture de la loi y relative, ne semble pas l’exclure.
Ne rien recevoir en retour est déjà vexant pour les enseignants. Ne pas même être entendu est humiliant. La routine s’est donc installée. On est reçu. On est écouté, poliment. On n’est pas entendu. Ajoutez à cela :
la légalisation des filières bilingues, qui accroît les inégalités dans une école publique qui devrait viser à les réduire ;
des communes qui se permettent n’importe quoi en terme d’engagement ou de résiliation ;
la liberté de parole qui a été remise en question dernièrement par diverses autorités ;
des enseignants qui ne se sentent pas vraiment défendus par leur hiérarchie ;
des enseignants menacés, que l’on défend avec mollesse ;
etc…
Désolé de le dire, le tableau n’est donc pas aussi rose que le déclare le chef du DECS. L’école valaisanne n’a pas besoin d’outils supplémentaires pour mesurer sa qualité. (Claude Roch, NF du 21 août 2006). Elle a besoin que le travail de ses enseignants soit reconnu par des actes. Plus par des paroles.
Jean-Claude Savoy Président de la SPVal