Impôt d’échappement
Dans le document compilant les informations relatives à la rentrée scolaire édité en août 2013 par le DFS, nous apprenions que 256 élèves supplémentaires s’ajoutaient aux listes des classes bas-valaisannes par rapport à l’année précédente. Quelques mois plus tard, ce même DFS demande aux directions d’école d’organiser les classes selon les dotations horaires de l’année précédente en tenant compte du fait que l’attribution des périodes d’enseignement devrait baisser de 3%. Les Chinois, qui s’y connaissent en matière de démographie, ont un joli proverbe qui philosophe sur la question : Il n'y a pas d'économie à se coucher de bonne heure pour épargner la chandelle, s'il en résulte des jumeaux. Nous souhaitons que les directions, à qui on retire des heures pour remplir leur mission, s’inspirent de la sagesse chinoise pour résister à une demande qui, si elle est honorée, supprimera des postes de travail et augmentera les effectifs de classe. Par sa configuration géographique, le Valais est gourmand en ressources humaines pour animer des écoles jusqu’au fond de toutes les vallées. Jusqu’ici, les finances cantonales ont pu assurer un fonctionnement cohérent dans tous les villages sans trop charger les classes des grands centres.
Aujourd’hui, ce ne sont pas moins de septante-huit postes que les mesures d’économie formulées par le Service de l’Enseignement proposent de supprimer. L’école primaire devra assumer sa part. L’Etat du Valais n’a plus les moyens d’entretenir son école. On nous promet encore pire pour le budget 2015. Les comptes doivent être équilibrés. L’avenir du canton en dépend.
Au fait, où est-il aujourd’hui l’avenir du canton ? A l’école justement. Dans des classes dont les effectifs vont encore prendre l’ascenseur dans la partie francophone. Les citoyens de demain apprécieront de vivre dans un canton sans dette lorsqu’ils auront enfin quitté l’école. Nous leur demandons juste un petit effort passager. Traverser les années de rigueur budgétaire avec courage en regardant tout là-bas au bout du tunnel la lumière radieuse qui fera briller les sous économisés sur leur dos.
Lorsqu’ils auront troqué leurs habits d’écoliers contre le costume de citoyen, ils pourront déposer dans les urnes des bulletins vengeurs. Ils pourront aussi élire les justes et recaler les frileux qui pensent qu’on avance à coup de double frein. Ils pourront encore écrire des programmes politiques dans lesquels on n’érigera pas les promesses de baisses fiscales en veau d’or de la cueillette électorale. Ils pourront enfin demander que chaque bénéficiaire du fonctionnement de la machine étatique paie le juste prix du carburant qui la fait fonctionner pour lui.
Dans un geste citoyen utile, le rédacteur de ce billet s’investit immédiatement en économisant les signes autorisés dans le calibrage de cette page. Il vous permet ainsi d’économiser du temps de lecture. Il vous propose cependant de ne pas économiser votre réflexion pour formuler des arguments qui défendront la qualité de notre école. Merci pour elle.
Didier Jacquier
Président SPVal
Que puis-je dire d'autre que merci à la spval pour son soutien moral? On y est! Que la débacle commence! Quelle drôle de ballade et avec quelle saveur!