Enseignant en Valais = Employé à durée variable chaque année!
En réalité, le 100% effectif correspond aux périodes élèves de la nouvelle grille horaire primaire: 12 en 1H, 24 en 2H, 28 en 3H-4H et 32 en 5H-6H-7H-8H. Les 1-2-3-4 périodes supplémentaires attribuées à certaines classes du cycle 1 ne sont pas garanties. Je laisse volontairement de côté les décharges de langues pour les classes à 2 degrés et les études dirigées qui ne sont comptabilisables que pour une minorité de collègues.
Par contre, tout va bien pour les collègues du cycle 2 (5H à 8H). Les 32 périodes sont garanties avec leurs élèves. Les choses se corsent au cycle 1. Le taux d'emploi fait le yoyo entre 24, 27, 28 et 30 périodes. Soit des différences pouvant atteindre -25% d'occupation. Donc des baisses de salaires inévitables et préjudiciables pour les jeunes enseignants, les personnes en charge de famille et finalement pour tout le corps enseignant. Pour la planification scolaire, il existe des projections, à 3 ans pour les écoles mais rien n'est fait actuellement pour les enseignants. Les formations différentes (ENVR, HEP, B2 en langues, spécialistes AC&M,...) ne permettent également pas à tous les enseignants de postuler à un changement de degrés.
Le contexte spécifique étant placé, je poursuis avec le cadre administratif. Suite à une demande de la SPVal concernant le taux d'occupation d'un enseignant et des garanties d'emploi, voici une réponse d'un cadre du Service de l'enseignement: "Il n'y a pas de droit acquis pour un enseignant de travailler à 100%". La loi 405.3 sur le traitement du personnel enseignant du 14.09.2011 dit à la Section 2 Art...19 = "En principe, le temps d'enseignement face aux élèves correspond à 30 périodes". La réalité actuelle est tout autre et des décisions successives ont lesté la charge de travail des enseignants.
Par les temps qui courent, les enseignants ont bien compris que la mise en place des 30 périodes, le retour des mesures d'allègement relèvent plus du mirage que du cadeau de Noël. C'est avec une conscience citoyenne qu'ils ont accepté les reports ou suspensions. Au centre des priorités, nous retrouvons l'enfant, ses conditions d'apprentissages et la qualité reconnue de l'école valaisanne.
Mais voici qu'ETS2 pointe le bout de son nez pour la rentrée 2017. Si nous suivons la logique de nos responsables administratifs et nos politiciens, l'école primaire devrait économiser 4'800'00.-. Les solutions envisagées impliqueraient le licenciement de 43 enseignants. En réalité, certains "renvois" seront transformés en baisse de périodes attribuées à de multiples collègues et ceci principalement au cycle 1. Sans les aménagements de 1H à 4H, les élèves travailleront en groupes importants. Le temps de parole sera divisé par le nombre d'élèves. Les moments privilégiés des aides individualisées se feront très rares. Les démarches de remédiations seront entravées. Certaines lacunes ne pourront être correctement comblées et devront attendre avant d'être reprise par des spécialistes dans les degrés supérieurs.
Mesdames et Messieurs les politiques, à quoi doit-on s'attendre? Vos décisions seront-elles purement économiques ou alors centrées sur l'élève? Voulez-vous nous diviser pour mieux gouverner? Dans tous les cas, je vous invite à annoncer aux enseignants, en personne, les choix que vous aurez pris.
http://www.revue-educateur.ch/articles/enseignant-en-valais-employé-à-durée-variable-chaque-année