(…) Et puis il y a vous tous chers collègues enseignants. Vous m’avez accordé votre confiance le 28 mai 1999. Mon mandat arrivera à échéance le 31 juillet prochain. J’espère avoir été à la hauteur de cette confiance que vous m’aviez accordée. J’ai aimé vous rencontrer à Bourg-St-Pierre, Dorénaz, Finhaut, Salins, Venthône, Vissoie, Vétroz, Sion, Ardon, Martigny, Morgins et ailleurs, et échanger avec vous après les assemblées, découvrir les facettes de ce Valais si divers. J’ai aussi appris de vous. Soyez-en remerciés. J’ai essayé d’aider les collègues en difficulté qui m’ont appelé. J’espère l’avoir fait au mieux. Je vous demande de reporter cette confiance sur Didier Jacquier, le nouveau président de la SPVal dès août 2007. Il a toutes les compétences pour guider le bateau durant les prochaines années. Je lui souhaite le même plaisir que j’ai eu à occuper cette fonction. Je lui souhaite bon vent.
Je n’aurai pas la présomption de dresser un bilan de ces huit années à la SPVal. C’est peu de chose un président d’association dans le monde scolaire. De temps en temps une apparition dans le journal, pour faire parler de cette profession que nous aimons tous et qui mérite d’être mise en valeur. Une petite histoire dans la grande histoire de l’école. Une petite histoire dans le fond sans grand intérêt.
Quand même : je voudrais redire encore une fois, une dernière fois, ce à quoi j’ai cru comme président de la SPVal et continuerai à croire au titre de simple enseignant.
Ce métier est magnifique et difficile. Il recèle toujours des incertitudes et c’est au fond ce qui le rend si captivant. Un métier. Un défi permanent. Il doit être valorisé certes. Mais il pourra l’être seulement si nous arrivons à démontrer que nous lui apportons dorénavant une véritable plus-value. Nous devons démontrer à chaque occasion que nous sommes des professionnels, sûrs de notre fait et nos compétences mais simultanément parfaitement au clair à propos de nos limites. Nous ne devons pas craindre la complexité, le changement, les interrogations des parents, les regards critiques des uns ou des autres. Nous devons démontrer que nous nous formons et que nous sommes capables de prendre en compte l’évolution constante des besoins de la société. Nous devons démontrer qu’il est aussi exigeant, sinon plus, d’enseigner à des enfants de 5 ans qu’à de jeunes adultes de 18 ans. Nous devons intégrer encore mieux les élèves allophones, les plus faibles, tous les élèves, les amener à la réussite. C’est l’honneur de l’école primaire et enfantine. C’est l’honneur des enseignants des classes primaires et enfantines.
Nous devons entreprendre une véritable croisade contre l’échec scolaire, un mal pas nécessaire. Cet échec scolaire qui rend des enfants malheureux et la vie des familles concernées difficile. L’échec scolaire fait détester l’école. L’échec scolaire fait mal à notre école. Notre école doit être celle de l’exigence et de la qualité. Pas par le tri et l’exclusion sous prétexte d’orientation.
Nous devons ouvrir notre école plutôt que de la refermer sur les trop fameuses branches dites essentielles, qui forcent les enfants à bûcher durant des heures sur des calculs qu’aucun adulte n’a à surmonter et des fonctions grammaticales parfaitement inutiles. Au centre de l’école, il y a pour moi l’élève, pas le savoir qui n’existerait pas sans lui. Nous devons faire rentrer encore plus la culture dans l’école. Nous devons y faire rentrer la vraie connaissance, celle de soi, des autres, du monde.
Voilà chers invités et chers collègues ce qui est apparu progressivement pour moi comme une évidence, voire une obsession.
Je vous quitte donc aujourd’hui et vous laisse seuls juges du travail accompli. Je n’ai au fond qu’un seul regret : les riches contacts que vous m’avez offerts durant ces huit années.
Jean-Claude Savoy