Voeux de la FMEP

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A chaque budget, c’est la même chanson. Il n’y a que le texte qui change; pas l’air, pas le refrain. Il faut économiser, il faut respecter le saint des saints: le double frein. La chanson devient un hymne national devant lequel, chapeau bas, tous les fiers gardes des finances publiques s’inclinent. Les chiffres, doublement noirs, exècrent le rouge. Même lorsqu’un assouplissement du frein à l’endettement permettrait d’investir, de donner du travail et de faire rentrer des recettes pour l’Etat.

Que l’on soit dans un canton bilingue, facteur supplémentaire de dépenses;  que l’on soit dans un canton dont l’étendue et la topographie pénalisent tous les investissements et les frais de fonctionnement pour entretenir ne serait-ce que les réseaux routiers; que l’on soit dans un canton dont la démographie a été une des plus fortes de Suisse – ce qui exige plus de classes, plus de déclarations d’impôts à contrôler, plus de passeports ou d’autorisation de construire à délivrer, etc… RIEN n’y fait. L’hymne revient. Les chanteurs entonnent: il faut économiser, rationaliser, couper, freiner, diminuer, concentrer et, pourquoi pas, faire disparaître… si on osait.

La FMEP a toujours plaidé en faveur d’un Etat moderne, efficace et économe. Elle ne voit pas d’un mauvais œil l’examen des tâches et des structures (ETS) comme pause pour prendre de la hauteur et s’accorder un temps de réflexion et d’analyse.  A chaque fois qu’un tel examen a été fait (le dernier en date a été l’audit des prisons valaisannes), il a montré l’urgente nécessité d’ajouter, pas de couper; de donner des moyens, pas d’en enlever; d’avancer, pas de freiner.

Il faut aussi penser aux RECETTES ! Un budget se fait avec des entrées et des dépenses. On a tous deux yeux. Serait-ce pour regarder d’un côté les recettes, de l’autre les dépenses ? Il va falloir demander ardemment à nos chanteurs et à nos cinq chefs d’orchestre d’ouvrir les deux yeux et de regarder du côté des recettes. Depuis quand les émoluments que perçoit l’Etat du Valais pour toutes sortes d’actes n’ont-ils pas bougé? Depuis quand les taxes n’ont-elles pas été adaptées à l’indice des prix à la consommation? Depuis quand n’a-t-on plus remis le nez dans des règlements d’attribution de telle ou telle subvention? Et nos impôts, sont-ils à la mesure des attentes légitimes de la population?

Ainsi, si la FMEP comprend la volonté du Gouvernement de pratiquer un ETS, elle demande instamment qu’on procède en parallèle à un examen complet des recettes possibles pour l’Etat. Pas d’impôts confiscatoires pour les contribuables, pas de taxes exorbitantes pour les citoyens, pas d’émoluments indécents ou de facturations de frais excessives. NON ! Juste ce qui est JUSTE. Sans inégalités de traitement et pour tout le monde.

Chers membres de la FMEP, en tant qu’employés d’Etat, nous nous devons d’être au service des citoyens. Tous les jours, nous le faisons. Votre fédération vous en remercie, et les utilisateurs de l’Etat aussi. Mais être au service des citoyens signifie aussi dire ce que l’on fait, expliquer et développer pour que l’on comprenne le rôle de chaque serviteur de l’Etat au service des citoyens. Nous sommes nos meilleurs ambassadeurs. Pas une chorale au service d’un drapeau. Juste l’architecture des portées et le cadre des mesures sur lesquels toutes les musiques, plaisantes ou pas, vont nécessairement s’inscrire.

Marylène Volpi Fournier, présidente de la FMEP