"Un placard doré à 1,2 million en Valais?" (lematin.ch)
Source: lematin.ch (consulté le 11.09.13)
"Dans une interpellation urgente, le groupe PLR du Grand Conseil et la Commission des finances du parlement valaisan s’étonnent de la création d’un poste à l’attention du chef sur Service de l’enseignement en Valais, Jean-François Lovey. En fin de semaine dernière, le nouveau conseiller d’Etat Oskar Freysinger annonçait qu’il retirait le Service de l’enseignement à ce haut-fonctionnaire pour divergences de vue, tout en aménageant pour lui un nouveau poste : « chargé des affaires extérieures dans le domaine de la formation. »
La députée Stéphanie Favre (PLR) s’étonne de la création du poste : « A l’heure où l’Etat est confronté à d’importants efforts pour équilibrer son budget, cette réorganisation, qui ressemble à l’aménagement d’un placard doré, ne constitue pas un exemple en matière de gestion des deniers publics. » Et de dénoncer la création d’une nouvelle fonction pour laquelle l’Etat devra verser « un salaire de chef de service en classe aboutissement ».
Oskar Freysinger se défend d’être dispendieux
Jean-François Lovey est à six ans de la retraite et son salaire approche les 200 000 francs par année. S’il fait ces six années, son nouveau poste coûtera environ 1,2 millions à l’Etat du Valais. Mais Oskar Freysinger se défend d’être dispendieux : « Je n’ai pas créé de poste, mais j’ai utilisé des pourcentages en déshérence non utilisés dans le département. Cela ne change pas le volume de fonctionnement du Département, cela n’a pas d’incidence sur le budget et cela reste conforme au personal stop voulu par le Conseil d’Etat. »
Mais pourquoi veut-il garder un collaborateur avec lequel il ne partage pas les mêmes idées, n’est-ce pas contre-productif ? « Nous avons tout de même certaines convergences, répond-il. Jean-François Lovey se verra confier des mandats que je ne peux pas avancer encore publiquement. Il m’accompagnera aussi dans mon travail lors des rencontres, par exemple avec la Conférence des directeurs cantonaux de l’instruction publique. » Cela dit, le chargé d’affaires n’aura pas de beaucoup de marge de manœuvre : « Les prises de position, c’est moi » conclut le chef Freysinger.
Jean-François Lovey occupera sa nouvelle fonction dès le 1er janvier 2014. Il sera directement subordonné à Oskar Freysinger. «L'école est un fleuve. Monsieur Freysinger se trouve sur une rive, moi sur l'autre, j'espère que nous pourrons collaborer».
Pas de figuration
Le chef du département de la formation a affirmé ne pas vouloir se priver des compétences de Jean-François Lovey et a assuré qu'il ne ferait pas de figuration dans son nouveau poste. Aucun autre changement ou licenciement n'est prévu dans le reste du service, a encore précisé le chef du département.
Cela fait quatre mois que le département et le Conseil d'Etat valaisan cherche une solution à cette situation délicate. «On m'a dit «résiste, ne te laisse pas faire». Mais à six ans de la retraite, je n'avais pas l'intention de me réduire à un caillou dans la chaussure du chef du département. Aujourd'hui est un jour triste, mais j'ai suffisamment de sève et d'enthousiasme pour l'école valaisanne et je suis prêt à rebondir», a encore souligné Jean-François Lovey visiblement ému."
Eric Felley, Le Matin.