"Un mi-temps scolaire qui inquiète" (NF, 4.12.13)
"Le 15 novembre dernier, le Grand Conseil valaisan adoptait la nouvelle loi sur l'enseignement primaire par 81 voix contre 31 et 3 abstentions, au terme d'un débat nourri. L'un des points les plus disputés des discussions fut l'horaire de la première année d'école (1H, actuellement première enfantine). Par 67 voix contre 61, le Parlement cantonal a tranché en faveur de l'école à mi-temps durant cette première année scolaire. Ce qui ôte aux communes la marge de manoeuvre dont elles disposaient jusqu'à ce jour en la matière. "La ville de Sion connaissait un système flexible qui permettait aux parents de choisir, jusqu'à Noël, de ne scolariser leurs enfants qu'à mi-temps en 1re enfantine. L'immense majorité des parents choisissaient cependant de scolariser leurs enfants à plein-temps toute l'année. Avec l'entrée en vigueur de la nouvelle loi, le temps de la flexibilité est révolu" , statuaient hier les Verts de Sion-Hérens-Con they dans un communiqué.
Conséquences concrètes
En effet, l'entrée en vigueur de la loi à la rentrée 2015-2016 aura des répercussions très concrètes sur tous les maillons de la chaîne éducative, des parents aux com munes, en passant par les enseignants. "Nombreux sont les parents actifs qui ne pourront pas assurer la garde de leurs jeunes écoliers durant les demi-journées hors de la classe. Dans ces conditions, ils se verront contraints d'avoir recours aux structures d'accueil, en particulier les UAPE" , relève Thier ry Largey, président des Verts de Sion-Hérens-Conthey. Qui a jou te qu'avec la nouvelle péréquation financière cantonale, les coûts des structures d'accueil sont entièrement à la charge des communes. Et donc, qu'il s'agira pour elles de répondre à la nouvelle demande en augmentant les places en UAPE, et d'informer les parents.
Enfin, les Verts craignent que ce mi-temps scolaire induise des regroupements de classes, et, par conséquent, des suppressions de postes d'enseignants. "Il faut impérativement que les communes étudient quels besoins découlent de la mise en place de la nouvelle loi" , assène Thierry Largey. "Nous constatons déjà que le nombre de places actuellement disponibles sur Sion en UAPE est insuffisant pour le temps de midi. Il faut anticiper ces problèmes. D'autant que la population sédunoise a montré son attachement aux unités d'accueil le 24 novembre dernier, en rejetant à plus de 66% le modèle "parents à domicile"."
"Agir sans attendre"
Souhaitant qu'une réflexion soit menée au plus vite sur le sujet, le groupe des Verts du Conseil général de Sion, auxquels s'associent les Verts des districts de Sion, Hérens et Conthey, deman de aux communes concernées d'agir sans attendre, en tenant compte de la demande supplémentaire de places en UAPE, et en collaborant avec les parents afin de trouver des solutions.
Et, dans le cadre du budget 2014 de la ville de Sion, les Verts ont déposé un amendement de mandant une augmentation de 200 000 à 300 000 francs du financement destiné aux structures d'accueil. Les 100 000 francs supplémentaires seraient réservés à la recherche et l'aménagement de places ou de locaux supplémentaires pour les UAPE. Le groupe a également adressé une question écrite à la Municipalité de Sion afin de connaître les éventuelles mesures que celle-ci compte prendre en vue de l'entrée en vigueur de la loi."
L'AVIS DE VINCENT PELLISSIER, municipal en charge de l'éducation, Sion
"Je partage le constat des Verts. Aujourd'hui, nous sommes confrontés à plusieurs problèmes. Le premier est humain. Aujourd'hui, la Ville est équipée en ressources humaines pour du plein-temps. On a donc trop d'enseignants et enseignantes pour la première année. On va essayer de faire les choses de la façon la plus élégante possible, avec des départs à la retraite notamment. Ensuite, notre souci reste l'école. L'enfant nous préoccupe en premier lieu, avant l'organisation des parents. Il y a des incidences pédagogiques, puisqu'on enlève, pour certains, une demi-année d'enseignement. On peut le regretter quand on voit les résultats PISA pour la Suisse, qui s'en sort bien. Et le Valais s'en sort encore mieux que la moyenne suisse. Il est dommage de modifier sans cesse un système qui fonctionne... Pour les structures d'accueil, il faudra adapter le dimensionnement des structures. Aujourd'hui, on est juste bien dimensionné, mais il n'y a pas de marge. Il faudra trouver rapidement des solutions alternatives. En ce sens, je salue l'amendement déposé par les Verts pour une augmentation du financement."
JFA