Scolarisation des enfants mis au bénéfice de mesures renforcées - Tribune politique d'O. Freysinger (Le Nouvelliste, 19.07.13)
"La dignité humaine sans idéologie
Suite à la polémique ayant fleuri dans les pages du «Nouvelliste» ces dernières semaines concernant l'intégration dans les classes régulières des élèves ayant un déficit (physique, mental, linguistique ou comportemental), je voudrais clarifier ma position une fois pour toutes concernant le débat stérile entre inclusion et séparation.
Ce qu'il faut, dans ce domaine sensible, c'est agir avec pragmatisme en mettant au centre le bien-être et la dignité de l'enfant. Cela ne se fait pas en appliquant aveuglément et sans différenciation une idéologie d'inclusion systématique.
Tout être humain est un cas à part et doit être traité individuellement, hors de toute idée préconçue.
Tant que je serai en charge du DFS, chaque situation continuera à faire l'objet d'une évaluation particulière incluant toutes les personnes directement impliquées ainsi que des spécialistes. Le but est de prendre en compte les besoins de l'enfant en situation de handicap, le contexte scolaire et familial, ainsi que l'environnement de la classe pour le bien de tous les élèves.
Certains parents expriment leur soulagement de voir leur enfant handicapé pris en charge en institution, d'autres réclament des classes d'observation ou à effectif réduit. D'autres encore, souvent confrontés à des handicaps plus légers, sont satisfaits de l'intégration (à temps partiel ou à plein temps) de leur enfant dans les classes régulières.
Etre intégré quelques heures par semaine pour bénéficier de l'apport des autres enfants est une intégration sociale essentielle. Devoir rester assis six heures par jour dans une classe lorsque l'on est incapable de communiquer et de réaliser un minimum d'activités communes est de la torture imposée au nom d'une idéologie.
De plus, il faut éviter de se retrouver avec des enseignants primaires exténués, contraints de gérer des classes de plus en plus hétérogènes et démunis face aux problèmes de comportement de certains enfants qui mettent en péril les autres élèves et la santé de leur maître.
Afin de pouvoir me faire une idée plus précise, j'ai demandé à mes services de mettre en place un sondage généralisé auprès des parents et des enseignants concernés. Cela devrait me donner des pistes pour affiner encore le système."