"Les instituteurs ne veulent pas d’une école parallèle" (20min.ch)
A Bulle (FR), les fondateurs du centre de soutien scolaire Eurê-K sont d’anciens enseignants frustrés par le système public. «On devait avancer en laissant certains élèves sur le carreau», regrette Dino Brienza, qui note que la demande est en hausse d’environ 20% depuis un an. Dans le canton de Vaud, FuturPlus constate une augmentation comparable du nombre de ses clients. «Si l’école publique faisait bien son travail, il ne serait pas nécessaire de recourir aux services de soutien externes», martèle pour sa part le directeur de Brainz Réussite scolaire, à Genève.
Président de la faîtière romande des associations de parents d’élèves, Paul Majcherczyk ne partage pas leur avis: «Si quelque chose ne va pas, il y a une discussion entre les parents et l’enseignant. Ce dernier règle ensuite le problème.»
Elèves pénalisés
Les mesures d'économie s'accompagnent de conséquences pénalisantes pour l'élève moyen, relèvent les profs. Alors que les classes sont davantage chargées, l'encadrement et le temps disponible pour les écoliers sont affaiblis. Le SER met aussi en avant des différences de budget entre la Suisse romande et alémanique, qui investit davantage pour l'école.
Enseignants sans diplôme
Il n'y a pas que le budget qui inquiète les profs. Lundi, la Fédération suisse des enseignants se plaignait du manque de personnel. Selon elle, 348 personnes enseignent sans diplôme de pédagogie dans le canton de Berne. Et en Argovie, certains ont pour seule qualification une expérience de chef scout. La pénurie n'est pas aussi importante en Suisse romande, mais des profs sans formation sont aussi engagés: «L'urgence et l'organisation des cantons jouent un rôle. A Genève, l'engagement passe par le Service des ressources humaines de l'Etat. Dans le canton de Vaud, c'est parfois le directeur d'école qui choisit», explique Georges Pasquier, du Syndicat des enseignants romands.
(dmz/flm)
Source : Ana Dias, 20min.ch