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"L’évaluation de HarmoS en Suisse romande: un satisfecit et des chiffres sensibles" (Le Temps, 24.07.2014)

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Six ans après l’entrée en vigueur de l’accord intercantonal sur l’harmonisation de la scolarité obligatoire (HarmoS), Anne-Catherine Lyon en dresse un bilan positif. Le rapport publié par la Conférence romande de l’instruction publique révèle pourtant d’importantes différences dans les temps d’enseignement obligatoire par degré et par canton, des informations «qui auraient pu rester classées secret défense» Source :letemps.ch

"Harmonisation, mais non uniformisation. Six ans après l’entrée en vigueur de l’Accord intercantonal sur l’harmonisation de la scolarité obligatoire (le concordat HarmoS) et de la Convention scolaire romande qui en découle, l’espace romand de la formation s’est concrétisé.

En 2009, les cantons romands s’étaient donné jusqu’au 1er août 2015 pour se coordonner. On y est: dans un document de 37 pages, les responsables romands de l’Instruction publique viennent de tirer un bilan positif. «Une bonne part des adaptations sont achevées», constatent-ils. «On peut compter sur une réalisation complète d’ici au début de la prochaine décennie», ajoutent-ils. Ce calme contraste avec la situation alémanique, où certains cantons refusent de suivre le concordat, ressenti comme une ingérence insupportable dans leurs affaires.

L’harmonisation repose sur plusieurs piliers. L’âge d’entrée à l’école obligatoire a été abaissé à quatre ans au lieu de six. La durée et le découpage de la scolarité obligatoire doivent être identiques avec 11 degrés en tout: huit en primaire (de la 1re à la 8e) et trois ans au niveau secondaire 1 (de la 9e à la 11e) – baptisé «cycle d’orientation» dans plusieurs cantons. Ces changements ont entraîné une modification de numérotation des années scolaires qui perturbent toujours les parents: les deux années d’école enfantine sont devenues la 1re et 2e dans le système HarmoS; l’ancienne 1re primaire est devenue la 3e.

A côté des progrès, d’autres éléments restent à coordonner, comme la rédaction de manuels ou de fiches communes dans certaines matières. Ce matériel existe déjà pour les mathématiques, pas encore en histoire, discipline plus sensible. L’ensemble des moyens d’enseignement devrait être prêt d’ici à 2022. Un peu plus tôt, les épreuves communes romandes devraient être disponibles.

Le bilan 2015 publié par la Conférence intercantonale de l’instruction publique de la Suisse romande et du Tessin (CIIP) révèle aussi d’importantes différences dans les temps d’enseignement obligatoire par degré et par canton, mesurés en minutes (voir infographie). Cette unité a été choisie pour opérer une comparaison intercantonale dans un contexte où les «périodes» scolaires varient de 45 à 55 minutes et où le nombre de semaines de vacances diffère.

Si un cadre commun est posé, les cantons conservent de larges marges de manœuvre, notamment dans l’organisation des trois années de secondaire 1. «Harmoniser cela, ce sera la tâche de nos successeurs», explique Anne-Catherine Lyon. La conseillère d’Etat socialiste est à la fois présidente de la CIIP et cheffe, depuis 2002, du Département de la formation et de la jeunesse du canton de Vaud.

Le Temps: Pourquoi l’harmonisation de la scolarité provoque-t-elle d’intenses débats en Suisse allemande alors qu’elle se passe sans heurts en Suisse romande?

Anne-Catherine Lyon: Dès le départ, la situation a été différente. En 2007, l’accord intercantonal HarmoS a été adopté pour l’ensemble du pays par les chefs cantonaux de l’Instruction publique, quel que soit leur parti. De ce côté-ci de la Sarine, il a été ratifié par l’ensemble des parlements et soumis au vote populaire à la suite d’un référendum dans un seul canton: Fribourg, où il a été accepté. En Suisse alémanique en revanche, certains cantons n’ont toujours pas ratifié le texte. L’Argovie, Appenzell Rhodes-Intérieures et Obwald n’y ont pas adhéré. HarmoS a été refusé en votation populaire en Appenzell Rhodes-Extérieures, dans les Grisons, à Lucerne, Nidwald, en Thurgovie, à Uri et Zoug. A Schwyz, le Grand Conseil n’est pas entré en matière.

– Qu’est-ce qui bloque?

– C’est surtout l’âge d’entrée à l’école obligatoire abaissé de six à quatre ans qui a provoqué des résistances, notamment sous l’impulsion de mouvements proches de certains Verts de tendance libertaire et de l’UDC, à un moment où ce parti voulait faire de l’éducation un thème fort. Les uns et les autres estiment que l’enfant ne doit pas entrer si tôt à l’école. Lors de certaines votations, des affiches de l’UDC montrant des bambins arrachés aux jambes de leurs parents pour être «enrôlés» à l’école ont eu un impact considérable.

Dans le canton de Vaud, avant HarmoS, environ 95% des enfants entraient déjà en 1re enfantine et 97 à 98% fréquentaient la 2e enfantine, alors même que ces années étaient facultatives; les chiffres sont à peu près les mêmes dans la plupart des autres cantons romands. Ces deux premières années d’école étaient déjà entrées dans les mœurs et la réforme est donc passée comme une lettre à la poste. Elle a surtout permis à des enfants d’autres langues d’être scolarisés plus tôt, ce qui renforce leurs chances de succès scolaire. Mais à Lucerne, par exemple, seuls 39% des enfants suivaient l’école enfantine; à Fribourg, la première enfantine n’existait pas et a dû être créée de toutes pièces: cela représente de plus gros changements dans la vie des familles et explique certaines résistances.

– Voyez-vous d’autres explications?

– Oui. Une explication historique notamment. Les Romands avaient un temps d’avance: la CIIP a 140 ans d’existence, il existe entre nous une forte cohérence sur la langue française, des tentatives d’harmonisation des plans scolaires ont été lancées depuis 40 ans. En outre, les syndicats et sociétés d’enseignants soutenaient cette démarche, voire étaient demandeurs. Lorsque nous avons mis en place la Convention scolaire romande assortie du Plan d’études romand, nous avions aussi l’expérience d’une précédente tentative, au milieu des années 2000, qui avait déclenché une telle hostilité que nous l’avions retirée. Nous avons appris de cet échec; il a permis de préparer le terrain et de savoir comment faire pour que ça marche, notamment en associant davantage les parlements cantonaux.

– Selon l’accord HarmoS, la scolarité obligatoire doit se dérouler en onze ans, dont trois de secondaire 1. Mais ces trois dernières années restent organisées très différemment selon les cantons…

– La nouvelle organisation avec huit ans d’école primaire et trois ans de secondaire a représenté un gros changement dans le canton de Vaud. Nous avions six années d’enfantine et de primaire, puis cinq ans de secondaire 1, ce moment où les élèves n’ont plus un seul et unique enseignant, mais un professeur par branche. Les autres cantons romands étaient déjà organisés avec huit ans d’école enfantine et primaire, puis trois degrés de secondaire 1. Mais hormis cette obligation de passer sur trois ans, HarmoS ne contient aucune indication sur l’organisation du secondaire, par niveaux dans une voie unique comme en Valais, par regroupement en 9e puis par section comme à Genève, par sections à Neuchâtel. Dans le canton de Vaud, nous avons conservé la voie prégymnasiale qui mène aux études longues et crée une voie générale avec deux niveaux en français, maths et allemand. A partir de cette rentrée 2015, 100% des élèves seront formés dans ce nouveau système.

– L’objectif est-il d’aller plus loin dans l’harmonisation du secondaire 1?

– Nous n’avons pas de projet en cours, ce n’est pas un thème de discussion à la CIIP.

– Dans le bilan de la CIIP, un tableau montre d’importantes différences selon les cantons entre les temps d’enseignement. En dernière année, par exemple, les élèves fribourgeois suivent 64 600 minutes d’enseignement, les Vaudois 54 720 (soit 32 périodes de 45 minutes par semaine); de ce fait, Vaud figure au bas du classement. Comment atteindre les mêmes objectifs avec de telles différences?

– Nous donnons là pour la première fois des informations qui auraient pu être classées secret défense! Parvenir à une harmonisation sur ce sujet sera un champ de réflexion pour nos successeurs. Pour le canton de Vaud, les chiffres montrent nos choix pédagogiques: nous avons davantage de temps d’enseignement que d’autres cantons en 3e et 4e primaires notamment, car nous misons sur la jeunesse des enfants pour absorber un maximum de compétences. Entre 12 et 15 ans, les élèves ont 32 périodes par semaine, auxquelles s’ajoutent les devoirs. C’est déjà énorme: on ne peut donner aux jeunes un horaire plus lourd que celui d’un adulte.

– Tout de même: n’y a-t-il pas une corrélation entre le temps d’enseignement et les résultats scolaires, tels que mesurés par les tests PISA?

– Oui et non, il n’y a pas de vérité absolue. Le Valais, qui obtient de très bons résultats, est à 56 763 minutes; Fribourg, également très bien classé, en a 10 000 de plus. Genève et Vaud qui obtiennent de moins bons résultats en comparaison suisse, ont aussi le temps d’enseignement le plus faible, tout en restant au-dessus de la moyenne de l’OCDE. En primaire, Genève a augmenté son temps d’enseignement avec l’introduction du mercredi matin, c’était nécessaire. Disons les choses ainsi: le temps d’école reste un paramètre important. Sur l’ensemble de sa scolarité, plus un enfant passe de temps à l’école, mieux c’est.

– Les élèves auront-ils bientôt les mêmes moyens d’enseignement, manuels ou fiches, dans tous les cantons romands?

– C’est l’objectif! On ne peut disposer d’un plan d’étude romand sans moyens d’enseignement identiques. Nous avançons très bien sur le sujet. En mathématiques, la tâche est achevée. En français, c’est plus compliqué tant les enseignements et les approches pédagogiques sont différents parmi les cantons, mais la situation est désormais apaisée et nous y arriverons. En revanche, en histoire, domaine très sensible également, il reste un important travail à faire."

Source : letemps.ch / Catherine Dubouloz

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