Journée suisse de l'éducation 2013
Site du SER (Consulté le 09.09.13):
"Il y a deux ans, le 2 septembre 2011 avait lieu la 1re Journée Suisse de l’Education. Le SER et son homologue alémanique LCH s'étaient unis pour créer au niveau national un espace de débat, sorte de "Davos de l'éducation" où les plus importants décideurs rencontreraient les responsables des associations d'enseignants de tout le pays. A quelques mois des élections fédérales, il avait semblé utile de centrer cette première édition sur le plan politique. C'est donc sous le titre «Les associations d’enseignants et les acteurs politiques se parlent» que cette première journée suisse de l'éducation avait eu lieu (www.journee-education.ch). Encouragées par la réussite de cette première édition, nos deux associations ont décidé de pérenniser la manifestation en la rendant bisannuelle, et donc de mettre sur pied une deuxième édition.
En se lançant dans son organisation, LCH et le SER ont tout de suite pensé au dialogue entre l'économie et l'éducation. La première Journée faisait se parler l'école et la politique, la deuxième ferait se rencontrer l'économie et l'école. C'est que, entre école et économie, se sont installées la plupart du temps une ignorance affichée mais bien souvent des tensions, des incompréhensions, quand il ne s'agissait pas de procès d'intention.
Les organisateurs de cette Journée ont choisi de susciter ce dialogue entre économie et éducation parce que l'éducation est tributaire de l'économie, comme l'économie a besoin de l'éducation. Et lorsque deux entités sont à ce point interdépendantes, il vaut mieux qu'elles se connaissent, qu'elles se parlent et plus si entente, naturellement.
Trois jours avant la manifestation, le World Economic Forum avait, pour la cinquième année consécutive, classé la Suisse au premier rang des économies compétitives, avec dans les principaux indicateurs, le système éducatif et les institutions publiques "parmi les plus efficaces et transparentes au monde". A quoi le WEF s'empressait d'ajouter que "des risques persistent" et qu' "il sera important à l'avenir pour la Suisse d'éviter la complaisance". Les enseignantes et les enseignants de nos organisations ont besoin que, de part et d'autre, règnent la compréhension et le respect des valeurs. Cette journée y a-t-elle contribué? L'avenir le dira, mais si une chose est sûre, c'est bien le fait qu'il fallait essayer et commencer quelque part. Et c'est sur la base de thèses de discussion (voir Educateur no7), que la réflexion a été construite et les débats menés (http://www.journee-education.ch/images/stories/Journee-Suisse-Education-...).
Des difficultés d'organisation
Si sur le plan financier, la manifestation a pu compter sur l'engagement de la Zürich et de Swisscom, les semaines qui l'ont précédée n'ont pas été roses, en raison notamment du décès de Carsten Schloter, qui devait être l'un des principaux intervenants. D'autres problèmes ont compliqué sa mise en place, dont l'absence inopinée de la présidente de la CDIP, due à des raisons de santé. La participation en revanche a été très forte avec près de 180 invités des milieux économique, politique et éducatif. Un regret pourtant au niveau romand, une faible représentation des sphères économiques, pourtant largement sollicitées.
A l'écoute de l'économie
Après une introduction du président de LCH, Beat Zemp, les participants ont pu entendre s'exprimer, dans un podium germanophone et un autre francophone, quatre ténors du monde économique. Du côté alémanique, la parole a été donnée à Joachim Masur, CEO de Zurich Suisse, la fameuse compagnie d'assurances et à Valentin Vogt, le président de l'Union patronale suisse. Les débats étaient menés par Marina Villa, une modératrice aguerrie et très à l'aise dans les deux langues. Si ce première table ronde s'est révélée assez consensuelle, il n'en a pas été de même de la deuxième, où les deux francophones Christophe Reymond, directeur au centre patronal, a témoigné du peu de satisfaction qu'ont certains milieux dans l'institution scolaire et Xavier Comtesse, directeur romand d’Avenir Suisse, a milité contre tout endormissement et exprimé à quel point la qualité du corps enseignant était déterminante pour l'efficacité de tout système éducatif.
Des débats organisés en groupes
L'étape suivante a permis aux participants de s'exprimer au sein de groupes d'une trentaine de personnes au maximum. Outre un groupe plus spécifique de divers responsables, quatre groupes alémaniques se sont concentrés chacun sur l'une des thèses, alors que les romands ont débattu plus largement de l'ensemble des questions, soit dans le groupe bilingue animé par Peter Gasser, soit dans le groupe francophone placé sous la direction de Jean-Marc Haller, secrétaire général du SER. Il était en outre demandé à chacun de ces groupes de retenir une question centrale qui pourrait être relayée par Marina Villa dans la table ronde qui suivrait.
La table ronde de clôture
C'est à une table ronde que le groupe d'organisation de la journée a pensé pour clore cette rencontre entre économie et éducation. Outre Beat Zemp et Georges Pasquier, les présidents LCH et SER, celle-ci a réuni le Secrétaire d'Etat Mauro Dell’Ambrogio, Rudolf Minsch, responsable Economie générale et formation à economiesuisse et le Conseiller d'Etat Nidwaldien Res Schmid qui a bien voulu remplacer au pied levé la présidente de la CDIP, Isabelle Chassot. Les remerciements d'usage ont été ensuite adressés par le président du SER, avant un déjeuner-buffet qui a permis de poursuivre bien des conversations autour d'un verre.
Le bilan reste à faire
Dans quelle mesure la première rencontre de ce type entre économie et éducation a-t-elle permis de faire le point sur les collaborations possibles et l'état des tensions entre ces deux mondes reste à mesurer. En regard des thèses, le consensus existe sur bien des points, sur l'importance de l'orientation professionnelle par exemple, tandis que sur d'autres, c'est l'inquiétude ou le désaccord qui prévalent. L'avenir peut faire souci, sur l'évolution de l'imposition des entreprises par exemple. De nombreux sujets ou un dialogue entre économie et éducation ne serait pas de trop."
Echos dans le 12h30 du 06.09.13 de RTS la Première: