Interpellation à venir au Grand Conseil (sources : psvr.ch, NF, 1dex.ch)
Le communiqué de presse du PS (consulté le 09.09.13):
"Le copinage érigé en politique du personnel
La semaine passée, on constatait la création d’un mandat externe pour la communication du Département de la Formation et de la Sécurité (DFS). Le mandat en question était offert à un ami de longue date du Conseiller d’Etat.
Hier, le Parti socialiste du Valais romand (PSVR) a pris connaissance avec consternation de la poursuite de la gestion calamiteuse du personnel du DFS... Si les copains sont accueillis à bras ouverts, les cadres ayant œuvré en faveur de l’éducation valaisanne durant des décennies se voient écartés.
Ainsi, un nouveau poste a été créé afin de laisser les coudées franches à un Chef de Département en évinçant un Chef de service méritant et à qui rien ne peut être reproché. La politique du copinage et d’éviction de personnes se poursuit donc au sein du DFS.
Le PSVR interviendra durant la prochaine session parlementaire afin de poser notamment les questions suivantes au Chef de Département :
Le cahier des charges du nouveau poste créé pour Jean- François Lovey était jusqu’à présent géré par qui ?
Au vu du « personal stop » tant chéri par la droite, ce nouveau poste a été créé aux dépens de quelle autre tâche ou fonction au sein du Département ?
Si ce poste est créé à la place d’un autre poste de travail au sein du Département, au- delà du pourcentage des postes en question, quid de l’aspect financier de cet « échange de poste » ?
Le Chef de Département entend-il procéder à d’autres mises à l’écart pour incompatibilité d’humeur ou a-t-il prévu d’autres réorganisations dans les postes de cadres de son Département ?
Le PSVR remercie l’engagement sérieux de Jean-François Lovey en faveur d’une éducation de qualité et intégrative dans notre canton. Le PSVR continuera à dénoncer une gestion du personnel qui relève d’un autre temps et qui a été si souvent dénoncée par le Chef du DFS. "
L'article du Nouvelliste (08.09.13):
"La gauche va attaquer Oskar Freysinger
"Le mensonge comme méthode de communication?"; "Le copinage érigé en politique du personnel". La gauche valaisanne prépare des mots très durs pour attaquer Oskar Freysinger.
La gauche annonce qu’elle attaquera le conseiller d’Etat Oskar Freysinger lors de la session du Grand Conseil qui débute mardi.
Les députés Jean-Henri Dumont, Didier Fournier et Bernard Oberholzer ont déposé une interpellation intitulée «Le mensonge comme méthode de communication?» Les élus de gauche constatent que «le jour de son entrée en fonction, M. le chef du Département de la formation et de la sécurité (ndlr. Oskar Freysinger) a déclaré, dans l'émission Forum de la RTS la première, qu'il y avait eu 15 cambriolages ou tentatives de cambriolages à Monthey la semaine précédente. Or, il n'y aurait eu qu'une seule tentative de cambriolage qui a heureusement échoué.» La gauche n’est pas convaincue par la correction apportée par le conseiller d’Etat et elle lui demande de «s’engager à ne plus procéder comme il l’a fait.»
Les changements opérés à la tête du Département de la formation offusquent également la gauche. Dans un communiqué diffusé samedi, le parti socialiste parle de «copinage érigé en politique du personnel». Le PS promet également d’intervenir au Parlement sur cette question.
Par Jean-Yves GABBUD"
La réflexion de David Claivaz sur 1dex.ch (09.09.13):
DFS : les bonnes questions
La gauche valaisanne annonce dans le NF du 8 septembre qu’elle va attaquer Oskar Freysinger lors de la session du Grand Conseil qui débute mardi. Parallèlement, un communiqué dénonce « le copinage érigé en politique du personnel ». A mon humble avis, le PS se trompe de combat.
D’abord, les motifs invoqués sont ténus.
D’une part, une déclaration inexacte vieille de plusieurs mois ne permet pas d’inférer que le mensonge soit la méthode de communiquer du Conseiller d’Etat.
D’autre part, la nomination de Slobodan Despot au poste de porte-parole et le changement d’affectation de Jean-François Lovey peuvent être défendus du point de vue de l’efficacité managériale : il semble responsable de la part d’un Conseiller d’Etat de réunir autour de lui l’équipe qu’il juge la plus adaptée à l’assister dans sa mission. Le PS n’a rien à gagner à attaquer la personne d’Oskar Freysinger en lui prêtant des agissements contraires à l’éthique, et plutôt tout à perdre : le débat n’aura ni hauteur de vue, ni écho.
Ensuite, tenter de profiler la cause socialiste en accentuant le fossé « gauche-droite » n’a guère de sens dans un canton où c’est le pouvoir exercé sans partage par le PDC qui génère les véritables dysfonctionnements : la qualité de la gouvernance dépend avant tout de la capacité des minoritaires à faire entendre leurs exigences d’équité. La guerre entre petits ne profite pas à la cause du PS.
Enfin, le PS doit se souvenir qu’Oskar Freysinger a été élu sur la base d’une aspiration fondamentale et légitime des Valaisans et des Valaisannes au changement. Les veilles méthodes polémiques n’auront guère d’autre effet que de donner à la gauche une image ringarde, râleuse et mesquine.
Les amis du progrès attendent du PS qu’il montre sa capacité à porter le débat au niveau des idées. Lors de la conférence de presse annonçant la mise à l’écart de Jean-François Lovey, il a été dit que le poste de chef du Service de l’enseignement serait mis au concours d’ici à la fin de l’année. C’est l’occasion de poser, au travers de la définition du cahier des charges, non pas une question de personne, mais des questions de fond :
- la gouvernance de l’école valaisanne prendra-t-elle en compte la diversité des opinions ?
- la réflexion nécessaire préalable aux réformes à engager sera-t-elle menée dans la transparence au sein du département et dans le dialogue avec les diverses parties prenantes ?
- l’action gouvernementale sera-t-elle éclairée par la science ou par l’idéologie ? En d’autres termes, le futur chef du service de l’enseignement sera-t-il un expert au service du Conseil d’Etat ou un simple tâcheron appliquant le modèle pédagogique « Despot-Jean Romain« ? La question demeure pertinente même dans l’hypothèse de la nomination de ce dernier au poste de chef du Service de l’Enseignement.
Il faut se souvenir qu’Oskar Freysinger règnera sans doute 12 ans sur le DFS : lorsqu’il quittera son poste, l’école valaisanne aura gagné, ou le canton sera durablement la banlieue pauvre du plateau suisse.