Freysinger et SPVal: la déchirure! (Le Nouvelliste, 4 juin 2013)

Fâché, le chef du département suspend le partenariat avec l'association des enseignants.

Le partenariat entre la Société pédagogique valaisanne (SPVal), l'association qui regroupe les enseignants des classes enfantines et primaires, et le Département de la formation "est simplement suspendu" . C'est ce qu'a écrit le conseiller d'Etat Oskar Frey singer au président de la SPVal, Didier Jacquier, dans un courrier reçu ce lundi.

Sur le site internet de l'association, celle-ci explique: "Les réponses du président de la SPVal aux journalistes qui le questionnaient sur les déclarations du chef du DFS, Oskar Freysinger, sur les élèves sans papiers à l'école n'ont pas plu au conseiller d'Etat."

La lettre en question a été mise en ligne. Oskar Freysinger y dit ceci: "Ayant pris connaissance par la presse des commentaires formulés par votre société relativement à des propos que je n'ai pas tenus, je m'étonne de ne pas avoir été interpellé directement. Je considère que cette manière de procéder porte gravement atteinte à la crédibilité de la SPVal." Ensuite, le conseiller d'Etat demande si la SPVal veut défendre ses revendications et ses points de vue à travers la presse sans s'adresser à lui. "Si tel était le cas, le partenariat avec votre société serait immédiatement interrompu, au profit d'autres voies plus directes de collaboration avec les enseignants du primaire valaisan." Et Oskar Freysinger de conclure: "Dans l'attente de vos éclaircissements, le partenariat est simplement suspendu."

Réunion prévue

Contacté, Didier Jacquier ne souhaite pas commenter cette lettre dans la presse, pour ne pas mettre de l'huile sur le feu. Une réunion entre le président de la SPVal et le chef du Département est prévue durant la semaine, dans le but de préparer l'assemblée des délégués de la SPVal qui se déroulera samedi matin à Dorénaz. Une intervention d'Oskar Freysinger y est prévue.

Dans un édito publié sur le site de la SPVal, le comité de celle-ci précise "ce que veut la SPVal" , il indique également que "le début du mandat de notre chef de département a baigné dans la confrontation et le marquage de territoire. Puissent les contacts à venir amener un partenariat de qualité pour le bien de l'école valaisanne."

La relation entre le monde scolaire et le nouveau chef du département n'est pas emprunte de sérénité. Une tribune libre écrite par un enseignant, Nicolas Bressoud, sur le site internet de la SPVal, illustre l'état d'esprit ambiant. Il écrit par rapport à Oskar Freysinger: "J'ai un devoir de loyauté envers mon chef. Soit! Mais lui, il a le devoir de maintenir la confiance de ses troupes en ramenant la stabilité essentielle au bon fonctionnement de l'école." Pas sûr que la dernière lettre d'Oskar Freysinger adressée à la SPVal ramène cette sérénité...

Par JEAN-YVES GABBUD

(source: lenouvelliste.ch, 4 juin 2013)