[mis à jour] 5 millions - lettre du comité SPVal et réponse du DFS
Monsieur le Conseiller d'Etat,
Vous avez déjà reçu de nombreuses lettres émanant de diverses associations ou organismes. Ces messages dont nous avons reçu copie témoignent du large soutien acquis par notre institution scolaire. Le refus d’accepter les mesures proposées est unanime. Le sentiment d’injustice est très fort. Le Comité de la SPVal partage évidemment l’indignation témoignée par tous les partenaires de l’école qui se sont déjà exprimés.
Le mécontentement est également très fort parmi les membres de notre association. Une lecture attentive des messages postés sur spval.ch le prouve largement. Des propositions d'économies budgétaires préservant la qualité de l'accompagnement des élèves ont été formulées par des enseignants. Elles manquent évidemment de vue d’ensemble, mais elles ont le mérite d’exprimer une très forte volonté de ne pas toucher au cadre pédagogique de l’école. D’autres propositions invitent à des actions de protestations très ciblées, nous les examinerons en temps voulu.
Le Comité de la SPVal n’a pas été consulté en amont de l’annonce des mesures retenues. Nous regrettons le refus évident de collaborer avec les principaux acteurs de l'école d'aujourd'hui. Cedit comité ne proposera pas d’autres manières de faire des économies. Ce n’est pas son rôle.
La mission de donner à l’école les moyens de fonctionner est celle du Chef de Département. La jeunesse de notre canton a besoin de dirigeants, cadres, enseignants garants d’une école qui accorde sa chance à chacun. Nous constatons aujourd’hui que les mesures proposées vont inévitablement toucher d’abord les plus faibles et les plus innocents. C’est bien sûr inadmissible. Si, comme le pense notre association, Aller à l'école, c'est préparer ses crayons pour dessiner sa vie, chaque élève peut décemment espérer recevoir une large palette de nuances et pas uniquement des crayons gris.
Vos déclarations dans les médias affirment que vos propositions sont celles qui feront le moins mal à la profession. Nous ne partageons pas cette vision désincarnée de la situation. Les responsables de notre association reçoivent des appels poignants de collègues qui voient leurs heures d’enseignement gravement amputées ou leur poste supprimé. Nous quittons donc la présentation théorique des mesures d’économies pour entrer dans les conséquences humaines qui en découlent. Des employés qui n’ont pas démérité subissent de plein fouet les contrecoups de vos économies.
Notre association conteste avec énergie la mission que vous avez attribuée aux directions d’écoles. En leur demandant de procéder, par centre scolaire, à des coupes dans l’encadrement des élèves, vous privilégiez l’utilisation d’une vision très sectorielle de l’organisation. Cette façon de faire est le meilleur moyen de créer des inégalités d’un centre scolaire à l’autre. Nous nous inquiétons de voir l’arbitraire gérer les ressources dont les élèves ont besoin.
Le Comité SPVal est convaincu que le démantèlement des structures en place qui résultera de l’application de ces mesures d’économies laissera des traces dommageables sans apporter de solution. Ce Comité refuse d’entrer dans la logique des coupes et propose de remonter à la racine du mal. La dernière baisse fiscale qui prive l’Etat de 40 millions de recettes est à l’origine de toutes les restrictions dans les prestations aux citoyens dont nous prenons connaissance ces jours-ci et pas seulement dans le domaine scolaire. Le canton du Valais est-il donc tombé dans l’indigence ? Les enseignants et les élèves doivent-ils passer à la caisse pour digérer une politique fiscale irresponsable ? Nous le refusons.
Puisqu’à de multiples reprises, vous nous avez recommandé de nous adresser directement à vous lorsque nous rencontrions des problèmes, nous profitons de ce message pour formuler deux autres sujets de mécontentement.
Lors de la dernière rencontre de notre Comité avec votre Chef de Service M. Cleusix, nous avons abordé le sujet de l’évaluation du travail scolaire. Dans une discussion ouverte, M. Cleusix nous a affirmé être opposé à l'évaluationnite aiguë et que sa rencontre avec un enseignant de Monthey à ce propos l'avait conforté dans l'idée de revoir le projet "évaluation". Quelques jours plus tard, nous recevions une lettre, en réponse à une résolution sur l’évaluation votée lors de notre dernière AD d’Evionnaz affirmant à peu près le contraire. Cette façon de faire ne nous convient pas. Si, en présence des partenaires, on les caresse dans le sens du poil et que la communication écrite qui suit ne correspond pas à ce qui a été dit, le partenariat est mis à mal et la confiance trahie.
Lors de cette même séance, nous avons pris connaissance de la réorganisation du Service. Nous avons constaté de visu que la personne qui connaît le mieux l’organisation de l’école obligatoire est mise de côté. Nous trouvons dommageable que le Service se prive des compétences de M. Michel Beytrison en le tenant à l’écart des prises de décisions importantes. Vous avez affirmé devant vos collègues du Conseil d’Etat et la délégation FMEP que l’ambiance était très bonne dans le Service de l’Enseignement. Pour avoir longtemps collaboré avec ce Service par le passé, nous nous permettons d’en douter.
Pour conclure, nous vous prions instamment de reconsidérer les démarches entreprises pour satisfaire aux demandes d’économies. De notre côté, nous prendrons également contact avec la députation pour tenter de trouver des solutions différentes. A aucun moment, il ne s’agira de rejeter la responsabilité de ce qui se passe aujourd’hui sur l’un ou l’autre acteur de la société valaisanne mais bien de voir chacun assumer ses obligations.
Afin de continuer à travailler en toute transparence, cette lettre sera publiée sur spval.ch et transmise en copie aux associations partenaires.
En vous remerciant de l’attention portée à ce message, nous vous adressons, Monsieur le Conseiller d’Etat, nos respectueuses salutations.
Didier Jacquier Anne-Marie Mesiano
Président Administratrice
REPONSE DU DFS : ICI
Encore une fois BRAVO au comité de la SPVal,
Tout est dit et très bien dit !
Quant à la suite, s'il n'y a pas de revirement du DFS, comme notre association n'est plus considérée comme partenaire, c'est sur la place publique que nous devons défendre l'école que nous souhaitons et que nous aimons.